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Espace de désinvolture où le rêve se doit de guider vos pas dans les sentes de la pensée vagabonde

La maison près du cimetière

23 Décembre 2017 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Cinéma

La maison près du cimetière

Malgré son titre racoleur, Fulci livre là un film atypique que certains «gorateurs» et «atroçolâtres», épris de geysers hémoglobinesques et d'autres criailleries de vierges effarouchées, décrieront vigoureusement en considérant cette œuvre comme le début de la dégénérescence cinématographique du maître ès épouvante …

 

Pourtant, sous son vernis horrifique et « giallesque », ce film est une incursion chirurgicale dans les tréfonds abyssaux de l'angoisse et de la peur dont les ramifications filandreuses et protéiformes ramènent toutes uniformément au terreau de l'enfance ...

 

Comme la prémonition ou l'instinct de conservation, cette capacité primale et viscérale à anticiper des événements dramatiques ou des endroits périlleux afin d'adopter la posture adéquate visant à préserver au mieux nos intégrités physique et mentale …

Magnifiquement symbolisés par une gamine mystérieuse que seul un petit enfant se peut d'apercevoir ou d'entendre. Son cri silencieux et figé derrière la fenêtre d'un cliché de demeure ancienne traduit l'intemporalité d'une menace à laquelle l'homme ne saurait se soustraire, la tombe au milieu du salon ayant pour corollaire la promiscuité d'un cimetière à l'extérieur ...

 

La crainte du noir, de l'inconnu, la phobie de l'enfermement et de la claustration représentées par une porte sommairement condamnée et donnant vers une cave mystérieuse et lugubre, archétype architectural de notre subconscient et de nos refoulements.

Conseil sous-jacent : ne jamais réveiller les vieux souvenirs pénibles et douloureux ensevelis précairement dans un recoin de nos circonvolutions psychiques sans quoi le démon revigoré ( le Docteur Freudstein, compilation savante et du psychanalyste et du monstre rapiécé ) se pourrait d'avoir raison de vous …

 

Et cette mort menaçante qui partout et toujours plane au-dessus et autour de la piètre condition humaine, instillant son poison sous les feuilles légères d'un automne incertain, dans l'expression glacé d'un mannequin de vitrine ou d'une poupée désarticulée, dans la pierre polie d'un tombeau vide, dans le lagon saumâtre des yeux d'une nourrice énigmatique ou dans la morbidité acoustique de gémissements étouffés par on ne sait quoi ou qui ...

 

Sans négliger la musique lancinante d'une partition hoqueteuse au son de laquelle l'enfant blond parvient enfin à se sauver de la cave par l’exiguë fissure d'une stèle mortuaire, troquant ainsi l'abomination psychophysiologique d'un monde macabre de pourriture et de ténèbres pour celui plus lumineux et vaporeux d'une mère et de sa fille l'invitant à rejoindre leur giron familial.

 

Mais le cauchemar est-il dans le monde du dedans ou dans celui du dehors ? A moins qu'il ne soit partout ...

 

« Les enfants sont-ils des monstres ou les monstres des enfants » ( Henry James – générique de fin )

La maison près du cimetière
La maison près du cimetière
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La maison près du cimetière
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