L'affaire Bettex
Très loin des énigmes du Masque de Fer ou du Necronomicon, des mystères de l'île de Pâques ou de Stonehenge, de la malédiction de Toutantkhamon ou de celle des Templiers, le cas Daniel Bettex a été volontairement occulté de l'histoire officielle, abondamment noyé sous la diarrhée littéraire de plumassiers singesques et débilitants, beaucoup plus concernés par l'appât du gain qu'intéressés par la Vérité historique. L'utile et l'agréable ont encore rejoint le camp de l'argent et de la célébrité…
D'ailleurs, on n'éprouvera que peu de peine à se souvenir de « L'énigme sacrée » ou du « Da Vinci Code » des Lincoln, Baigent, Leigh et Brown mais beaucoup plus de « La Vraie langue celtique » de l'abbé Boudet ou de certains ouvrages de Patrick Ferté, de Michel Lamy ( l'initié, pas le biologiste ) ou d'Elizabeth Van Buren, étrangement passés sous le silence radio des mass-media dociles et larvaires.
Dans la lignée d'un couturier haruspice de notre siècle, le Pech de Bugarach a pu être plébiscité en 2012 sous le couvert dînatoire d'un épais brouillard désinformationnel par cette meute pathétique de nouvellistes – nivellistes le défigurant ainsi comme le sanctuaire d'élucubrateurs eschatologistes ou le garage à soucoupes volantes d'ufologues grotesques, bref comme l'une des capitales syncrétiques de la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie. Ce qui contraste d'ailleurs bizarrement d'avec le nombre de personnages illustres qui ont toutefois tenu à s'y rendre dans la discrétion la plus absolue tels des écrivains, des musiciens, des peintres ou des politiques voire même des présidents...
Ainsi, sous la daube médiatique copieusement étalée, le lupanar à cornichons recèlerait-il quelques entremets raffinés ? Les fines bouches seraient-elles capables de gros mensonges ? Les exégètes apprécieront-ils le dégueulis sémantique des géants de la bassesse ? La réponse affirmative serait-elle dans le NOM ? …
Alors Bettex serait lui dans le OUI mais le ouï-dire tant ses itinérances et même les circonstances de sa mort demeurent encore aujourd'hui mystérieuses et obscures … Aussi obscures que les cavités de cette légendaire terre creuse, le sulfureux mythe de l'Agartha dont certains cheminements souterrains ayant survécu aux cataclysmes se pourraient toujours de conduire son impétrant jusque dans les entrailles oubliées du savoir originel d'une civilisation ancestrale.
Agrémentant son chemin initiatique de graffitis herméneutiques et de dessins anagogiques empruntés au décor du Razès, l'intellect insatiable de Bettex finira par lui faire découvrir dans une excavation de la montagne inversée l'une de ces Portes de Lumière aussi scintillante que le propitiatoire de l'Arche d'Alliance jusqu'en cette année 1988 où une ultime transe sacerdotale finira par avoir tant raison du chercheur impénitent que celui-ci y succombera de manière insolite, d'une mort foudroyante sur les lieux même de son pèlerinage spirituel, voire écrasé dans une galerie pour certains ou pour d'autres, décédé d'une sévère déshydratation après qu'il ait été retrouvé inanimé à l'embouchure d'une cavité …
Via le Ministère de la Culture, une amie du défunt, en l'occurrence Lucienne Julien ( Société du Souvenir et des Études Cathares ), tentera avec pugnacité à faire redémarrer les fouilles mais l'Administration implacable lui opposera sans explication aucune une fin abrupte de non-recevoir …
Comme à Gisors ou ailleurs en Ariège ou sur les contreforts du Massif Central, la Porte fut alors consciencieusement rebouchée par les instances officielles, des gravats et du béton ayant été minutieusement coulés dans les interstices du Savoir pour un laps de temps exhumés par Bettex. La préciosité d'un livre se mesurera toujours à l'aune de la rareté de ses lecteurs …