Un village abandonné ...
Se perdre en Corrèze n’est pas difficile mais trouver le village de Clédat l’est un peu plus car il faut en un premier temps, condition sine qua non, d’abord se perdre pour se débarrasser de toute trace de civilisation, troquer ensuite le bitume pour un long chemin de terre serpentant au milieu des bois avant enfin de se faire surprendre dans une clairière par un ensemble de maisons pittoresques dressées là au milieu de gros blocs rocheux et d’étranges sculptures ...
Mais inutile d’y chercher un villageois pour un début d’explication car il y a fort longtemps qu’il n’y a plus âme qui vive dans cette bourgade du 12ème siècle toujours placée sous le vocable de Sainte-Magdeleine, bourgade qui fut tour à tour un relais pèlerin puis un hospice religieux pour les pauvres et les malades avant que les routes nouvelles ne s’ingénient à l’éviter et à l’isoler pour mieux la laisser se faire cannibaliser par une végétation sauvage et galopante …
Disparaître à notre tour pour se retrouver ensuite à Toulx-Sainte-Croix, petit village construit sur une éminence remarquable avec une église sépulcrale et millénaire d’autant plus atypique que son clocher se trouve être séparé de sa nef, une nef où une partie des peintures de certains de ses piliers ont été volontairement et méticuleusement effacées par des herméneutes occultes sans doute effrayés à la vue de la limpidité de quelques images …
Un peu à l’instar de Rennes-le-Château, cet édifice porte l’inscription latine ici non détournée « Par ce signe tu vaincras » sur un plafond céruléen, son prêtre, relayé ensuite par un docteur franc-maçon, ayant décidé dès 1932 d’y bâtir une tour d’observation dont la majesté s’y mesure à l’aune du superfétatoire, celle de Magdala ayant au moins été aménagée en bibliothèque personnelle …
Méfiez-vous toutefois des contrefaçons et des esCROCQueries … Outre le château d’eau de Toulx entièrement bardé de pierres locales pour son intégration paysagère que l’on se peut aisément de confondre d’avec la vraie tour au grand dam des riverains dérangés, il est une localité dont nous tairons le nom, tant fière pourtant de ses donjons jumeaux qu’aucune affiche ou prospectus n’osera vous en dévoiler le revers cinglant, une désillusion probablement comparable à celle d’un démarcheur flamand vous vendant de l’eau plate au pied des chutes du Niagara ...