PAS DE TRAQUE POUR LES PATRAQUES

30 Mai 2019 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Chasse au trésor

Après une armada de logique, d'astuces et de décryptages assaisonnés de quelques traits, d'angles, de reports et de beaucoup de gommages, nous revoilà plongés au coeur d'une imposante forêt domaniale, dans un enfer mystérieux hérissé d'arbres séculaires, parsemé de sentes poudreuses et jonché de pierres cabalistiques où bien avant nous, nombre de prospecteurs s'y sont aventurés pour ne plus jamais donner le moindre signe de vie, probablement happés par l'abîme d'un vallon perdu ou engloutis dans le trou mal rebouché d'un chercheur négligent …

A coeur vaillant rien d'impossible, le preux Guilhem, armé d'une pelle Us sérigraphiée par le fer rouge d'un combattant Viet-Cong, sera parvenu à guider ses parents par delà les nombreuses embuscades tendues jusqu'au terme d'un périple ardu, un belvédère sacré abritant une relique convoitée depuis plus de 9500 jours, enterrée là par un défunt fou persuadé qu'un de ses adeptes serait un jour capable de la retrouver par défouissement.

Si le vide aura eu raison de leur vaillance, la terre béante laissait entrevoir que cette péripétie n'était qu'une étape incontournable de cette quête moderne où le succès ne se mesurera qu'à l'aune de la persévérance parfumée aux extraits de jus de crâne.

Pour se consoler de ces désagréments momentanés, l'équipe décida de s'étourdir dans des endroits interlopes où les citadins aiment à s'encanailler et à se divertir, parc d'attraction où l'argent et la frivolité règnent en maîtres, estaminets populaires où l'alcool coule à flots dans l'abondance des victuailles jusqu'à l'apoplexie de leurs clients et hôtels borgnes où il s'agit de garder grand ouvert le bon œil si l'on veut espérer voir encore une fois l'aube renaître dans la fraîcheur d'un petit matin ouaté.

Au milieu du tumulte et de l'effervescence, Princesse aura symbolisé le sémaphore salvateur dans la tempête de nos tâtonnements, notre lumière dans la nuit noire de nos incertitudes, n'hésitant pas une seconde à convertir son téléphone en radar de sol afin de retrouver le bon sentier par exemple.

Et, alors que la brume nocturne commençait à tomber sur une futaie qui sourdait déjà de mille bruits inquiétants, elle-seule a su trouver le stratagème permettant de dissuader les bêtes affamées alentours de nous attaquer, en se drapant de telle sorte qu'elle apparut ainsi plus sauvage que les prédateurs menaçants.

Bref, si je peux encore écrire ces quelques lignes et Guilhem passer son brevet d'études, c'est quand même à Princesse qu'on le doit un peu ...