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Espace de désinvolture où le rêve se doit de guider vos pas dans les sentes de la pensée vagabonde

La Margeride sans un pli

24 Juillet 2022 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Aventure

La Margeride sans un pli

Afin d'éviter de traverser sous les ténèbres une contrée farouche et désertique que Neil Armstrong s'était renoncé en son temps d'affronter en se rabattant vers la lune, nous partîmes zigzaguant entre loup et chien via Saint-Flour, la Cité « du vent » selon le poète cantalien, « sous le vent » d'après les trouvères Dion Céline et Garou et « dans le vent » suivant un gastro-entérologue dont le nom m'a échappé tel un gaz …

Nous choisirons de passer par le viaduc de Garabit ( étymologie inconnue et rime interdite ), un morceau de tour Eiffel savamment renversé dans les gorges de la Truyère où, ce jour là, un rallye de voitures anciennes s'y était momentanément arrêté …

Petit détour par le mont Mouchet où la Résistance Française a ici encore épelé le mot Liberté en lettres de sang avant une immersion en Haute-Loire, plus précisément dans le petit village de Saugues, ancienne place forte du Gévaudan, où une gigantesque statue de bois, entièrement conçue à la tronçonneuse par un artiste habile, symbolise en cet endroit les sinistres dévastations de la Bête légendaire …

Halte pieuse au Puy-en-Velay, départ d'un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, où nous en profiterons pour fortifier notre foi et aiguiser notre courage, vertus indispensables avant l'affrontement d'avec le mont Mézenc, un des sommets du Triangle maudit de la Burle, lieu de confluence d'ondes telluriques tumultueuses qui auront finalement eu raison de l'autonomie de notre valeureux carrosse condamné là à stopper sa course en ce lieu lugubre et austère où, sur un sol désolé, n'y parviennent à croître que les anachorètes, les chaumes, les loups, les cailloux ( la phonolithe de préférence ), le bois sec et les clous de tapissier …

Sachant qu'au temps de Cassini un jeune géomètre y fut « rossé » à mort, c'est à pas feutrés et à mots murmurés que timidement nous quémanderons un coin où dormir à une villageoise, bizarrement dehors malgré l'heure tardive, laquelle nous désignera d'un doigt trémulent perçant le voile opaque d'une nuit « Walpurgisienne » le lanternon livide d'une auberge de calades.

Les cris stridents du géomètre agonisant hantant encore nos mémoires et les hurlements perceptibles des loups dans le lointain contribueront à ce que nous ne discutâmes même pas une seconde le prix de la nuitée qui, sitôt annoncé par son tenancier, explosera notre escarcelle aux quatre points cardinaux pour ne citer que les plus religieux …

Assommé et harassé, Guilhem s'enlisera dans un sommier profond mais authentique pendant que ses parents, probablement bouleversés par la déflagration récente de leur portefeuille et sans songer nullement aux risques encourus, choisiront pour un temps de s'offrir en lisière d'un sentier bucolique une ripaille improvisée de pâtes, de pesto et d'un kilo de râpé, le tout agrémenté de clartés crépusculaires, de sonnailles, de beuglements et d'un vent à décorner des troupeaux de rhinocéros et de Watusis …

La Margeride sans un pli
La Margeride sans un pli
La Margeride sans un pli
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