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Espace de désinvolture où le rêve se doit de guider vos pas dans les sentes de la pensée vagabonde

Motographie d'une poignée en coin.

7 Juin 2014 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Aventure

Motographie d'une poignée en coin.

La vie d'un motard ( aujourd'hui repenti, conséquemment vivant ) commence toujours par un deux-roues taillé pour l'aventure, obligatoirement débridé et stylisé : un grand merci donc aux sponsors d'antan, Mob Shop magazines, aux équipements Polini et Malossi sans oublier l'apport considérable du concepteur de douche Toto pour la rutilance de ses flexibles sur nos fils antiparasite.

Ma première monture « officielle et déclarée » fut une Motobécane 50 EV, généreusement offerte par mes parents, en provenance directe du célèbre concessionnaire lourdais dont l'écurie, par jeu phonétique ( et suppression de la préposition « à » ), était communément qualifiée la bande à Hères.

Après cette brève communion quasi-charnelle, je lorgnais déjà vers une autre moto, une vraie, plus virile, avec des vitesses au pied tout comme ses grandes sœurs et un embrayage manuel pour mieux monter aux arbres sans s'aider des branches. Ce fut chose faite grâce aux nippons.

Conséquemment contaminé par le virus commercial des sélénites, je me transformais ensuite en docteur Frankenstein, spécialisé dans la collecte des pièces détachées ( grâce à une savante cartographie des décharges pyrénéennes à ciel ouvert ) et la résurrection miraculeuse de petits bolides plus rafistolés qu'une redingote de trimard au soir de sa vie. Dans le garage de mes parents gisaient à un moment plus de vingt cadavres de bécanes ne demandant que quelques tours de vis pour vrombir à nouveau. Certaines de ces bêtes furent ensuite sauvagement maquignonnées en monnaie sonnante et trébuchante, avec parfois l'aide d'un léger zeste d'éther dans le réservoir pour mieux les faire rugir devant les yeux lumineux des client ébahis.

Avec mon 125 CR, j'ai commencé à tâter de la vitesse n'importe où et surtout n'importe comment et j'y ai pris goût en même temps que je goûtais d'ailleurs les gravillons jetés sur mon passage par des villageois probablement enthousiasmés par les décibels de ma machine.

Après un interlude avec un 650 KLX acquis à prix sacrifié près d'un motard ayant vu la faucheuse de suffisamment près, je me suis entiché définitivement pour THE MOTO, la seule, l'unique, celle qui vous fait réaliser que les kilomètres de la Terre à la Lune peuvent facilement se convertir en quelques minutes.

Puis, quelques chutes plus tard, je considérais avoir enfin parachevé ma métamorphose et être devenu un vrai motard. Un vrai « con » certainement aussi car, lorsque je croisais d'autres motos, je ne saluais que celles qui me ressemblaient, que celles qui se pilotaient, que celles qui, comme moi, côtoyaient les astres dans le vertige de l'orgasme cinétique, autrement dit les Hypersports, par opposition aux autres deux roues, aux trottinettes simplement conduites par des pingouins déguisés, les motards du week-end, ceux que l'on voit affalés à la terrasse des cafés, dépensant leur temps en parades et contemplations au lieu de «puncher» l'air à grands coups de casque et de bulle.

Après, tout le mérite est revenu à mon épouse, ma fidèle passagère, qui jamais ( ou très rarement quand j'exagérais vraiment ) ne s'est plainte, ni de sa posture ( les rotules dans les globes oculaires ), ni de mes accès d'humeur ( quand un autre motard osait nous dépasser et que l'on embrayait direct sur une cinglante riposte suivie d'un restaurant silencieux ), ni de notre voyage de noces ( un tour complet d'hexagone en 6 jours, vitesse moyenne non communiquée malgré les tapes réprobatrices de Princesse sur ma cuisse, un code trop souvent ignoré ), même pas lorsque l'on a tous deux franchi le cap mythique des 300 km/h et toujours pas lors de notre accident dans la Nièvre, après qu'un infâme «caisseux taupinesque» se soit permis de nous couper la trajectoire et que ma Princesse ait réalisé un spectaculaire salto avec réception sur sac à dos … Le tout juste avant notre transit sur l'hôpital où celle qui, comme nous, est née sur Lourdes (Bernadette Soubirous) et qui, pas comme nous, est morte à Nevers, repose en paix dans son sarcophage de verre.

Pour éviter de rejoindre Bernadette prématurément, et ce malgré nos points communs et la beauté de sa châsse, on a donc décidé de concert de vendre notre bel oiseau de feu en version libre à un légionnaire trop heureux de se voir offrir en suppléments un beau casque Shoei et un blouson Segura.

Depuis, on est simplement content … d'être vivant.

Choix de l'itinéraire et repos imposé ... Les fondamentaux du motard
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