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Espace de désinvolture où le rêve se doit de guider vos pas dans les sentes de la pensée vagabonde

L'auberge rouge de Peyrebeille

16 Mai 2015 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Histoire mystérieuse

L'auberge rouge de Peyrebeille

« Chrétiens, venez tous écouter, une complainte véritable. Celle de trois monstres inhumains, leurs crimes sont épouvantables » chantait Yves Montand dès le générique du célèbre film de Claude Autant-Lara, l'auberge rouge, mettant en scène Fernandel dans le rôle du moine bon-vivant pris dans la tourmente et égaré avec son novice sur les chemins enneigés d'un plateau montagnard de l'Ardèche.

Si le grand-guignolesque acteur prête à rire, le scénario joué n'en est que plus sérieux en ce qu'il retrace l'histoire sanguinolente d'une affaire criminelle ayant défrayé la chronique judiciaire du 19ème siècle. Celle des époux aubergistes Pierre MARTIN-BLANC et Marie BREYSSE ainsi que de leur domestique Jean ROCHETTE, alias «Fétiche», qui furent tous trois guillotinés le 2 octobre 1833 pour avoir été reconnus coupables d'assassinat et soupçonnés, pendant presque vingt-cinq ans, d'avoir, par pure vénalité, transformé leur hostellerie frontalière en un véritable coupe-gorge.

C'est ensuite l'imaginaire collectif et la littérature sensationnaliste qui, prestement, embrayeront sur les rouages d'une histoire prêtant aisément le flanc à mille supputations toutes plus invérifiables les unes que les autres. A l'instar de celles d'autres auberges dites « rouges » comme celles de Meyras et des Usclades, toujours dans l'Ardèche, ou celle de l'affaire des cannibales de la Drôme. Allant même jusqu'à faire de Jean ROCHETTE un mulâtre colossal alors, qu'en vérité, l'homme avait simplement le teint hâlé et ne mesurait guère plus d'un mètre soixante dix.

Dans une conjoncture politique défavorable aux accusés, la mort bizarre du forain Jean-Antoine ENJOLRAS sera finalement le catalyseur d'une controverse enfiévrée réveillant allègrement les jalousies mesquines des autochtones, jalousies attisées par la réussite d'un couple que des langues déliées ne se priveront pas d'incriminer des pires atrocités sur fond d'horreur et d'effroi. Jusqu'à l'ultime exécution sur l'échafaud dressé sur la place de l'auberge devant 20 à 30 000 spectateurs avant que ne débute alors un bal improvisé pour la circonstance.

Le mystère demeure en partie ceci d'autant plus que la disparition définitive d'actes de la liasse (référence BB2069) empêchera la révision éventuelle d'un procès dorénavant clos.

Il ne reste donc plus que les moules des têtes des trois guillotinés destinés à contribuer à l'étude morphopsychologique des tueurs en série et aujourd'hui entreposés dans un musée du Puy-en-Velay … Et puis l'auberge authentique de Peyrebeille devenue un musée pittoresque en ce que le mobilier et les décors de l'époque y ont pu être sauvegardés.

A visiter impérativement …

Se munir préalablement et par précaution d'un petit tube de baume apaisant pour les possibles douleurs cervicales subséquentes à la visite des lieux : la garantie d'une bonne nuit de sommeil juste après un massage réparateur et un bon bol de soupe bien chaude !!!


L'auberge rouge de Peyrebeille
L'auberge rouge de Peyrebeille
L'auberge rouge de Peyrebeille
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L'auberge rouge de Peyrebeille
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