Le pic de Picarre

24 Avril 2017 , Rédigé par Scribouillard Publié dans #Escalade

N'ayant rien à voir avec les surgelés, ni avec un quelconque chien de berger ou encore moins avec un certain habitant d'une ancienne région du Nord de la France, l'homme de Picarre est un hominidé que vous pourrez avec un peu de chance apercevoir en train d'évoluer à quatre mains sur la roche sédimentaire de l'arrière-pays nistosien, plus particulièrement vers le massif de mont Mouch où se dresse une petite falaise intimiste parée de belles lignes et de quelques bijoux en acier dont la pureté se peut d'atteindre parfois les 3800 « Karatnewtons ».

Pour accéder à ce jardin d’Éden, il suffit de traverser le Haut-Nistos puis d'emprunter sur sa gauche une route un peu avant de stopper son rut effréné à la 3ème épingle à droite. Ensuite, il vous faudra accorder votre libido sur celles des biches et des chevreuils qui sauront bien vous mener à la destination finale où votre quiétude ne saura alors n'être plus troublée que par le vol gracile de quelques vautours et les arpèges dolents du vent dans les arbustes.

Car ici, l'escalade est contemplative et se fait surtout avec les yeux … Magnésie facultative mais pupilles dilatées de rigueur !!!

Comme des notes échouées sur une portée céleste, il faut alors savoir laisser la clef de son coeur se poser sur une ligne pour en donner le ton et abandonner vos doigts et vos pieds à la mélodie du bonheur sur fond charmeur d'aiguillettes, de vires, de cannelures et de crépi naturel.

Le seul bémol à cette partition est l'absence totale de signalétique au pied des voies pour lesquelles il n'existe aucune mention, l'apposition discrète d'une petite lettre minuscule même « bas-de-casse » pouvant éviter au grimpeur « dégainiste » de s'égarer malencontreusement sur un terrain d'aventure.